Charles Lapicque
Charles Lapicque naît sous le nom de Charles René Thouvenin le 6 octobre 1898 à Theizé, dans le Rhône, d'une famille originaire des Vosges. Son père Charles Joseph Lapicque chef d’orchestre, et aussi peintre, meurt en 1898 avant sa naissance. Sa mère Marguerite Elise Thouvenin meurt en 1959. Charles Lapicque sera confié à ses grands-parents vivant dans les Vosges puis il sera adopté par son oncle Louis Édouard Lapicque, académicien et professeur de physiologie générale à la faculté des sciences de Paris, et par sa tante Marcelle de Heredia neurophysiologiste, elle-même fille de Severiano de Heredia, député de la Seine en 1881, ministre des travaux publics en 1887.
À partir de 1909 il habite Paris chez son oncle Louis Lapicque, pour suivre ses études secondaires, et pratique le dessin au lycée puis dans les académies libres. Mobilisé de 1917 à 1919 dans l'artillerie de campagne, il y acquiert une connaissance des chevaux qui se retrouvera plus tard dans ses peintures, et participe aux combats de 1918.
En 1919 Revenu à la vie civile avec une citation pour acte de bravoure exceptionnel, et la croix de guerre. Charles Lapicque entre à l'École centrale des arts et manufactures de Paris, s'intéressant particulièrement aux projections et perspectives utilisées dans le dessin industriel.
1920 Il épouse Aline Perrin illustratrice et peintre, fille du professeur Jean Baptiste Perrin qui recevra le et prix Nobel de physique en 1926 pour sa découverte de l’équilibre de sédimentation.
Il peint en 1920 ses premières huiles sur toiles près de Caen. Ingénieur dans la distribution d'énergie électrique, il dirige en 1921 un secteur près de Lisieux.
Ses premières œuvres révèlent d’emblée une grande originalité, oscillant entre la figuration et l’abstraction qui s’entremêlent parfois.
Appelé au Bureau d'études techniques il s'installe à Paris en 1924.
En 1925 il peint Hommage à Palestrina suscitant les encouragements de Jeanne Bucher qui lui propose de devenir « peintre de sa galerie ». En 1928 il abandonne sa carrière d'ingénieur et se consacre entièrement à la peinture. La Galerie Jeanne Bucher organise en 1929 sa première exposition personnelle.
En 1931 en raison de la crise monétaire il est contraint d’accepter un poste de préparateur à la faculté des sciences de Paris. A l’aide des ressources de son laboratoire il effectue des recherches sur la perception des couleurs, qui le conduisent à remettre complètement en cause les conventions picturales issues de la Renaissance et à proposer le renversement des lois classiques d’utilisation des couleurs et leur échelonnement dans l’espace.
« J'avais montré que la règle classique, celle de Vinci, préconisant de placer les bleus dans le lointain, les rouges, orangés et jaunes au premier plan, est un contre-sens ; il est plus logique, plus favorable de faire l'inverse. »
Charles Lapicque dans « Le rouge et le bleu dans les arts, 1936 »
Mobilisé en 1939, Charles Lapicque est chargé d'études sur la vision nocturne et le camouflage travaillant avec Antoine de Saint-Exupéry au Centre national de la recherche scientifique
Il participe en compagnie de : Jean Bazaine, André Beaudin, Paul Berçot, Jean Bertholle, Francisco Bores, Lucien Coutaud, François Desnoyer, Léon Gischia, Lasne, Lucien Lautrec, Raymond Legueult, Jean Le Moal, Alfred Manessier, André Marchand, Édouard Pignon, Suzanne Roger, Gustave Singier, Pierre Tal Coat et Charles Walch, en 1941, sous l’occupation allemande, à l'exposition "Vingt jeunes peintres de tradition française" à la galerie Braun, démontrant ainsi la vitalité des courants artistiques français d'avant-garde considérés par le régime nazi comme "art dégénérés".
En 1942 Charles Lapicque et sa femme Aline, accueillent, une famille juive. Le couple Lapicque et ses fils fournissent des faux papiers et cachent aussi des aviateurs anglais et des émissaires venus de Londres.
En 1943, un contrat avec la Galerie Louis Carré, lui permet de se consacrer entièrement à la peinture.
Peintre du Département de la Marine de 1948 à 1966.
La même année 1966, il est fait officier de la Légion d'honneur et Commandeur des Arts et Lettres.
En 1966 il est nommé officier de la Légion d’honneur et commandeur des Arts et Lettres.
Charles Lapicque reçoit le Grand prix national de peinture en 1979.
Charles Lapicque est mort le 15 juillet 1988 mort à Orsay dans l’Essonne.
Le couple Lapicque est distingué en 2000, à titre posthume, comme “Juste parmi les Nations”.
De nombreuses expositions personnelles lui ont été et lui sont encore consacrées à travers le monde. Charles Lapicque est présent dans les principaux Musées.