Marc Janson
Janson, un artiste dans Ie vent catalan
La galerie L'lsba à Perpignan propose une rétrospective du peintre surréaliste et poétique Marc Janson.
« La ruine est à l’édifice, ce que le fantôme est à l’homme ».
C'est en reprenant cette célèbre citation de Victor Hugo que le peintre Marc Janson aime à définir son travail pictural depuis plus de soixante ans. Au travers d'une rétrospective, la galerie d'art L'Isba, présente à Perpignan, l'immensité de l'œuvre de ce peintre surréaliste qui a travaillé notamment avec Roland Barthes, Patrick Waldberg, Pierre Courthion ou encore André Pieyre de Mandiargues.
Un Roussillon irréaliste
Ses peintures baroques, maniéristes, à aucun moment expressionnistes ont, pour la plupart de celles exposées à Perpignan, été réalisées lors de séjours dans le Roussillon. « En ce sens, elles collent à l'esprit du Sud. Ma peinture se veut surréaliste, faite d'allusions et d'illusions, d'architectures déconstruites. Elle ne se veut pas d'une époque et elle est dépourvue de toute représentation sociale du monde. C'est pourquoi j'ai adoré, lors de séjours à, Llauro et à Collioure, ces paysages du Roussillon profondément irréaliste, secs, entre mer et Corbières et où la corne et l'os sont plus importants que la fleur». Une terre catalane qui, de l'aveu même de l'artiste, « a joué un rôle majeur dans ma vie. Il faut dire que son air et son vent transportent des diables féroces. J'ai toujours admiré cet affrontement permanent entre les forces de la terre et celles du ciel ».
"Les ailes des ténèbres", "Araignée construit sa route", "Lagune" ou "Folie Catalane". Une écriture unique qui doit à la peinture italienne du 18e siècle et qui demeure une belle invitation aux rêves en cette période où l'art reste un des derniers refuges d'évasion face au chaos qui nous entoure.
Julien Marion