Marc Janson
André Pieyre de Mandiargues
Préface du Catalogue de l’exposition « Janson »
Galerie Attali, Paris, 1976
« Marc Janson, ce que je voudrais dire, presque à première vue, de sa peinture, c’est qu’au pur sens du mot, elle m’enchante et me donne un curieux bonheur en captivant mon œil dans ses grands et gracieux espaces. Comme dans un rêve ! (…) Nous avons l’illusion d’entrer dans un monde fantastiquement familier (…)
Foisonnements optiques au-dessus desquels les ciels sont coupés par une ligne d’horizon, paraissent habités de fantasmagories que j’entends (plutôt que je ne les vois) comme des appels amoureux, guerriers, révolutionnaires, à la manière de ceux qui parfois résonnent au ciel des grandes symphonies de Beethoven. (…) Une sorte de Cosmos Musical. On est tenté de voir en eux une peinture de Genèse, autrement dit une vaste évocation de la naissance d’un univers. (…) Cette fraîcheur et cette grâce, cette prédominance impérieuse du jamais vu sur le familier, cet aspect convulsif de la substance, ces sonorités angéliques des tons chauds et froids en parfait accord avec le moment mystérieux où l’informe est en train de prendre des formes.
Le but, qui demeure celui de tout artiste digne de ce nom, le couple de la beauté (force) et de l’originalité (vertu), est atteint sous nos yeux d’une touche fulgurante. Je souhaiterais que l’on s’en aperçut ! »
André Pieyre de Mandiargues